NEWS - CrowdStrike 24 Hours of Spa
Les CrowdStrike 24 Hours of Spa ont longtemps été définies comme « la grande classique belge de l’endurance ». Ce sera plus vrai que jamais pour cette 75e édition avec une présence belge très marquée, tant du côté des équipes que du côté des pilotes. Voilà qui ne manquera pas de réjouir les fans en noir-jaune-rouge !
Même s’il y a eu une forte participation des pilotes locaux dès la première année, il a fallu attendre la quatrième édition – en 1927 – pour voir un Belge s’imposer en la personne de Nicolas Caerels, lauréat au volant d’une Excelsior. Ce triomphe est doublement significatif, car il a aussi fait de la marque bruxelloise le seul constructeur belge vainqueur de cette course légendaire.
En fait, Caerels fut le seul vainqueur belge au cours des 16 premières éditions. Depuis, les locaux ont toutefois souvent fait briller leurs couleurs. Entre l’incontournable Jacky Ickx et les spécialistes des courses pour voitures de tourisme ou de GT, les pilotes belges ont accumulé pas moins de 48 succès au classement général.
Les trois pilotes comptant le plus de victoires sont d’ailleurs des Belges, Éric van de Poele étant le seul recordman avec cinq succès. Originaire de la région de Verviers, le futur quintuple vainqueur s’est d’abord passionné pour cette course en tant que jeune spectateur.
« La toute première fois que je suis venu aux 24 Heures, c’était avec mon papa », racontait-il en 2018, à l’aube de la 70e édition. « Je pense que c’était en 1972. J’avais 10 ans et mon père était commissaire de piste. Émerveillé, je m’étais enthousiasmé pour le duel entre les Ford Capri et les BMW. C’est la première image dont je me souviens. J’admirais ces pilotes qui domptaient de si belles machines. Au début j’étais resté avec mon papa, mais ensuite j’ai commencé à me balader dans le paddock et à aller voir l’intérieur des garages. Manifestement, j’ai été directement mordu par cette passion naissante. »
Depuis que l’épreuve est réservée aux GT, soit l’édition 2001, trois des lauréats de l’époque des voitures de tourisme se sont imposés aussi en GT (Éric van de Poele, Marc Duez et Kurt Mollekens) et six autres Belges ont inscrit leur nom au palmarès de cette course mythique. Parmi eux, on retrouve Maxime Martin, qui a remporté une victoire hautement populaire en 2016 pour marcher sur les traces de son père Jean-Michel, lui-même quadruple vainqueur des 24 Heures.
« En tant que Belge, ça a été ma plus belle victoire », sourit Maxime. « Cette course est liée à l’histoire de ma famille et j’étais déjà passé très près de m’imposer quelques fois auparavant. C’est la course de 24 Heures la plus compétitive au monde pour les GT. De nombreux constructeurs sont présents avec de très nombreux pilotes officiels et c’est donc très intense. C’est vraiment une course difficile, mais c’est pour ça que nous l’aimons tant. »
Cette année, Maxime Martin sera rejoint dans le contingent belge par 14 compatriotes, dont le double vainqueur Laurens Vanthoor, le triple lauréat en Pro-Am Louis Machiels ou encore Sarah Bovy, qui a remporté sa classe l’an dernier avec les Iron Dames.
Outre les pilotes, plusieurs voitures sont aussi engagées par des équipes belges, avec notamment les quatre M4 GT3 du Team WRT. Dirigée par Vincent Vosse, vainqueur en tant que pilote en 2002, la structure basée à Baudour est toujours à placer parmi les favorites. Cette année, elle voudrait s’imposer dès sa première participation avec des BMW.
« En tant que pilote, gagner cette course a toujours été un objectif », explique Vincent Vosse. « En tant qu’équipe, nous n’avions au départ pas envisagé de participer aux 24 Heures dès notre première année d’existence, en 2010, mais on l’a fait. Depuis, nous avons toujours été de la partie avec au moins deux voitures. »
Deux victoires sont venues récompenser les efforts du Team WRT en 2011 et 2014, mais il y a aussi eu quelques déceptions ou des « presque victoires ». Tout le monde se souvient notamment de cet incroyable final de 2021 lorsque WRT perdait la tête de la course à 10 minutes de l’arrivée au profit d’Iron Lynx.
« C’est plus spécial de gagner en tant qu’équipe », poursuit Vincent. « C’est la concrétisation de tout un groupe de personnes, alors que s’imposer en tant que pilote est plus égoïste. Certes, dans une course d’endurance c’est plus que de l’individuel… Mais en tant qu’équipe il faut planifier et préparer avec les ingénieurs, les mécaniciens, les directeurs sportifs. C’est plus un effort collectif ! »
Les émotions reviennent. « En tant que pilote je me souviens de la sensation spéciale lorsque tu vois le drapeau à damier », poursuit-il. « Mais savourer la victoire en tant qu’équipe, avec toutes les personnes impliquées, est encore plus satisfaisant. En tant que patron d’équipe, cela signifie que tu as mis toutes les pièces du puzzle à la bonne place. »
En plus des quatre BMW du Team WRT, les équipes belges Boutsen VDS et Comtoyou Racing seront aussi présentes avec plusieurs voitures en 2023. La nouvelle association entre le Boutsen Racing et Marc VDS permet de regrouper deux noms familiers du sport automobile belge et international. Thierry Boutsen a remporté trois Grand Prix en une décennie de présence en Formule 1, non sans disputer les 24 Heures à plusieurs reprises. Il agit en tant que conseiller pour l’équipe qui porte son nom et qui est dirigée par sa sœur, Olivia Boutsen, son mari, Olivier Lainé, et leur fils Amaury.
VDS représente Marc van der Straten, dont l’équipe fut l’une des grandes animatrices des premières saisons du Fanatec GT Europe. Célèbre notamment pour le félin associé à son logo, le Marc VDS Racing Team a remporté six victoires en Endurance Cup, avec en point d’orgue un triomphe lors des CrowdStrike 24 Hours of Spa en 2015.
Si Boutsen VDS est donc la réunion de deux noms réputés, on peut par contre parler de totale nouveauté pour le Comtoyou Racing. Dirigée par Jean-Michel Baert et François Verbist, l’équipe de Frameries a rejoint le plus haut niveau du GT3 cette année après s’être construit un solide palmarès dans les courses pour voitures de tourisme.
Le Comtoyou Racing n’a pas fait les choses à moitié avec d’emblée trois Audi R8 LMS GT3 Evo II engagées sur toute la saison. L’une d’entre-elles visera d’ailleurs la victoire au classement général lors des CrowdStrike 24 Hours of Spa avec le soutien d’Audi Sport et trois pilotes officiels de la marque : Christopher Haase, l’un des vainqueurs en 2017, le spécialiste local Frédéric Vervisch et Gilles Magnus, l’une des stars en devenir sur la scène du sport automobile belge.
« Ce sera une course très spéciale pour le Comtoyou Racing », confirme Gilles Magnus. « Il y aura beaucoup d’invités, des membres de la famille, des amis… Nous sommes tous très impatients ! J’ai découvert la course en tant que spectateur lorsque j’étais enfant. Je pense y être venu cinq ou six fois. C’est donc d’autant plus fantastique de faire partie des pilotes aujourd’hui. »
Dans les faits, ce sera la deuxième participation de Gilles aux 24 Heures, mais il aura pourtant l’impression de faire ses débuts sur la classique belge. « L’an dernier, ma voiture est violemment sortie de la piste lors du deuxième relais », explique-t-il. « J’étais censé prendre le volant quelques minutes plus tard. J’étais prêt, mais je ne suis jamais monté dans la voiture. J’ai toutefois pu me rendre compte de l’ambiance et j’ai déjà vécu la semaine avec l’enchainement de la parade, des essais et des qualifications. Je sais à quoi m’attendre, mais je ne sais pas ce que c’est de réellement rouler en course. Cette année sera donc en quelque sorte ma première… en tout cas je l’espère ! »
« Les 24 Heures, c’est vraiment un événement génial et je suis tellement impatient », poursuit le pilote de Schoten.« Et ce n’est pas seulement parce que je suis Belge et que c’est une épreuve à domicile. C’est l’une des courses les plus légendaires au monde et tout le monde veut la gagner. En plus, avec Christopher et Fred comme équipiers, nous avons de réelles ambitions. »
Il y a donc des Belges présents dans quatre classes – Pro, Gold Cup, Silver Cup et Bronze Cup – et tous ont le potentiel pour viser un podium. En réalité, les espoirs belges sont même plus élevés que jamais et il ne serait pas étonnant de voir un pilote du cru monter sur la plus haute marche du podium à l’occasion de cette 75e édition.
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